Évènements en avril 2024

Soufisme et intégration socio-culturelle
août 20, 2014
Avec l’Équipe RAPS
avril 10, 2017

Expérience spirituelle et vivre-ensemble au Québec : Exploration anthropologique dans l’islam soufi de la confrérie Qâdirîya Boudchichiya de Montréal.

Conseil de recherche en sciences humaines et sociales du Canada (CRSH: Développement Savoir, 2013-2016)

Abdelwahed Mekki-Berrada, Anthropologie, Université Laval : Chercheur principal

Institut soufi de Montréal (ISM, Karim Ben Driss) : collaborateur des milieux de pratique

Le soufisme est la déclinaison spirituelle, mystique et contemplative de l’islam. Il est vu comme une hérésie par les mouvances islamistes radicales et littéralistes. L’islamologue japonais Izutsu Toshihiko compare quant à lui le soufisme au taoïsme entre lesquels il décèle des convergences conceptuelles centrales qui plaident pour un dialogue transculturel et transhistorique. Pour ce qui est du projet pilote ici proposé, qualitatif et ancré en anthropologie socioculturelle, nous visons à approfondir une question de recherche encore inexplorée par l’anthropologie canadienne : Quelles sont les modalités d’interaction entre l’ancrage dans la tradition spirituelle et le vivre ensemble des musulmans soufis installés à Montréal? Notre objectif principal vise à mieux comprendre la nature de ces interactions, et ce, à travers quatre sous-objectifs (SO) qui consistent en l’analyse : SO1. des fondements conceptuels de la tradition soufie telle que (ré)interprétée par les soufis montréalais; SO2. de leur pratique spirituelle singulière qui les caractérise; SO3. de leurs définitions de la notion de «vivre ensemble»; et SO4. de leurs discours sur «l’ethos soufi», ou registre des codes de conduites sociales, et les possibilités d’actualisation de cet ethos dans le processus du vivre ensemble. L’hypothèse initiale (H), qui s’articule avec l’objectif principal et les sous-objectifs, se décline en quatre volets pour suggérer que : H1. les fondements conceptuels de la tradition soufie sont étroitement liés à l’ethos des soufis montréalais; H2. un ancrage fort dans cette tradition se traduit concrètement par une pratique spirituelle quotidienne et assidue, en solitaire et en groupe; H3. un tel ancrage contribue au processus de subjectivation personnelle de la personne soufie; et H4. la tradition, l’ethos, la pratique spirituelle et la subjectivation personnelle des soufis montréalais se combinent pour favoriser à la fois l’ouverture vers les autres concitoyens et un meilleur vivre ensemble dans la société d’accueil pluriconfessionnelle et laïque, ici le Québec. Nous étayerons ces question, objectif et hypothèse initiaux à l’aide d’une ethnographie auprès de femmes et d’hommes soufis installés à Montréal, affiliés à la tariqa (litt. «voie», confrérie) Qadirya Boudchichiya fondée au Maroc au 18ème siècle et initiée au Québec dans les années 1970.